L'arrêt

Ensuite, j'ai essayé de retourner travailler.  Je n'avais plus mon poste de chef d'équipe.  J'étais simple téléphoniste.  Ça a duré trois semaines et je suis retombée.  Tout ce qui m'était arrivée,  m'avait affaiblie.  Je suis retournée voir mon médecin, car j'étais incapable de travailler.  Il m'a mise en invalidité.  J'ai démissionné.  Je dormais, dormais.  Tout me stressait même si il n'y avait plus rien de stressant dans ma vie.  J'avais de la difficulté à voir du monde; je ne me sentais pas bien en présence de gens qui n'étaient pas vraiment au courant de ma situation.  Alors, je restais chez moi ou, la plupart du temps, chez mon chum.  Il allait voir ses amis, à la bibliothèque, etc.  Moi, je restais à la maison, affalée sur le divan, et je dormais.  Je n'avais plus du tout d'énergie.  J'étais vidée.  Et puis, j'avais encore des hallucinations.  C'était tannant.

Pour mon amoureux, ce dut être une période difficile.  Je n'étais pas drôle.  Je me trouvais plate.  Mais je ne pouvais faire autrement.  Je n'en avais pas l'énergie.  Il a été extraordinaire.  Il s'occupait de moi.  Me souriait.  Il aurait pu me laisser tomber mais il est resté et je l'en remercie.  Je voyais qu'il m'aimait et je l'aimais aussi.  J'étais bien en sa présence et j'allais mieux parce qu'il était là.

Si j'avais été chez moi, je n'aurais pas mangé, ne me serait pas lavée et je serais restée couchée toute la journée.  Sa présence me stimulait.  J'étais obligée  de parler, de me réveiller.  Je ne faisais pas grand chose mais j'avais une interaction avec lui.  Si j'avais été seule, mes hallucinations auraient été pires.  Il me distrayait de ça et ça faisait du bien.

Ce fut une période à passer.  À ce moment, je croyais que l'énergie  ne reviendrait pas.  Parce que mon médecin m'a mise en invalidité, je croyais que ça resterait comme ça toute ma vie.  Ça a pris une bonne année et j'ai commencé à faire des petits pas.  J'allais prendre une marche avec mon amoureux tous les jours.  Je recommençais à voir du monde et à en avoir envie.  Je n'avais pas l'énergie d'autrefois mais il y avait de l'amélioration.

Malgré tout ça, je n'ai jamais cessé de voir mes enfants.  Je les voyais une fin de semaine sur deux chez mes parents.  Au bout d'un moment, j'ai commencé à avoir l'envie de les recevoir seule chez moi.  J'en ai parlé à mon ex et il m'a dit qu'après mon déménagement, je pourrais les accueillir.

J'ai déménagé sur la rue St-Jean.  J'étais plus près de chez mon amoureux.  J'ai commencé à recevoir mes enfants chez moi et ça allait bien.

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