De nouveaux défis

À un moment donné, j'allais mieux.  Je suis retournée travailler, mais pas au Roset.  J'ai décidé que j'avais besoin de changer d'air.  Les gens au Roset en savaient beaucoup trop sur moi et mes problèmes et j'ai senti qu'il y avait un jugement.  Je n'avais pas la force d'affronter ça; j'ai décidé de m'en aller.

Je me suis trouvé un travail dans une compagnie de sollicitation téléphonique.  Je sais que beaucoup de gens jugent ce type de travail mais moi, je me sentais à ma place.  J'adorais ça.  Je réussissais très bien.  Au début, je travaillais le soir et c'était parfait.  Je pouvais débuter la journée tranquillement et lorsque c'était le temps d'aller travailler, j'étais en forme.  Il faut dire que mes médicaments m'alourdissaient. Alors le matin c'était difficile; donc, c'était l'horaire parfait pour moi.



Je me suis beaucoup amusée dans ce travail.  L'équipe était le fun et j'appréciais la compagnie de mes collègues.  Au bout de quelques mois, je suis devenue Chef d'équipe.  Je devais faire plus d'heures mais je me sentais de plus en plus en forme.  J'ai donc accepté le défi avec joie.  J'ai beaucoup aimé ça.  J'avais des défis à relever jour après jour et c'était très motivant.

À ce moment-là, mes médicaments faisaient leur travail et je me sentais bien.  J'avais de l'énergie, était de bonne humeur; tout allait pour le mieux.

Malheureusement, au bout d'un an, la maladie m'a rattrapée.  J'ai recommencé à avoir des hallucinations et c'était de plus en plus intense.  Au niveau de l'anxiété ça allait, je me sentais bien.  Mais ces hallucinations étaient de plus en plus envahissantes et j'ai dû consulter.

Je me suis rendue à l'urgence psychiatrique et ils m'ont hospitalisée une nouvelle fois.  Cette fois je suis allée à l'Institut universitaire en santé mentale, anciennement appelé Robert-Giffard.  Je ne voulais pas dire à mon patron où j'étais, mais j'ai dû le lui dire car il me menaçait de me faire perdre mon emploi.  Il était difficile comme patron.  Même si la loi m'autorise à ne pas tout divulguer, j'étais quand même dans un hôpital où on ne soigne pas des bras cassés; le dévoilement de l'endroit en disait long sur l'état dans lequel je me trouvais.

J'ai encore une fois eu peur de me faire juger.  Il m'a dit que non mais à la longue je me suis rendue compte que ça me nuisait, encore...

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