La résistance

J'ai toujours dit que l'argent ne fait pas le bonheur.  Est-ce que j'y croyais réellement?  Alors, pourquoi ça me stressait autant?  Mon problème était de tout gérer seule. C'était très difficile pour moi.   On dit qu'à deux, ça va mieux.  Dans mon cas, c'était vrai. Les six ans où j'ai habitée seule, c'était l'enfer.  Être toute seule avec mes problèmes,  a été très difficile. Heureusement, j'avais des parents compréhensifs qui m'aidaient quand j'en avais besoin. De repenser à tout ça me génère encore aujourd'hui de l'anxiété.  C'est ce qui a été fatal dans ma descente que de ne pas être capable d'arriver.  L'anxiété était tellement élevée que j'ai craquée.


Mais si j'étais restée avec mon ex, n'aurais-je pas craquée tout autant?  La réponse est oui.  J'aurais craquée pour un problème différent; celui de ne pas être bien à la maison, mais j'aurais craquée pareil.  Alors le problème, il était où?  Il était en moi.  Je n'ai pas de carapace pour les difficultés de la vie.  Je ne suis pas armée pour ça.  J'ai un grand besoin de sécurité et d'être rassurée.  Voilà pourquoi je suis si bien maintenant avec mon conjoint.  Il me rassure et la vie est beaucoup plus douce avec lui.  Elle est empreinte de bonheur.  Mais seule je n'arrive pas à trouver cet état là.

Pourquoi donc ai-je une si grande faiblesse face aux difficultés?  Je n'ai pas de réponse à cette question. Pourtant, j'ai été élevée en me faisant dire que lorsqu'il y avait des difficultés, il fallait se retrousser les manches.  C'est ce que j'ai fais, mais ça ne m'a pas réussi.  J'ai essayé autant que j'ai pu, jusqu'à ce que je tombe.  Je n'avais pas la force de cette expression, se retrousser les manches, en tout cas, pas à ce moment-là.

Par contre, ça a pris du temps avant que je ne tombe.  J'ai résisté longtemps.  Je me battais.  Je faisais plus que mon possible.  Tout ce que je pouvais faire, je le faisais.  Mais à un moment donné, j'étais tannée de ne plus arriver à payer.  Je me suis donc débarrassée de mon auto.  Les paiements étaient trop lourds et je me disais que sans voiture, je me porterais mieux.  Et c'était vrai.  La voiture me facilitait la vie avec les enfants et me faisait gagner du temps mais j'en payais le prix.  Ça a fait du bien au niveau financier; ça m'a libérée. Maintenant, c'était les longs trajets d'autobus que je devais me taper.  Le matin, nous partions à 6h30 et on revenait à 6h le soir.  Ça aussi, ça m'a épuisée.  C'est vrai qu'à ce moment-là, je n'avais plus beaucoup de réserves.L'autobus est encore mon moyen de transport, et je m'en porte mieux sans les paiements d'une voiture.  Ma décision d'alors était bonne.  Mais j'étais fatiguée et tout était un obstacle.Plus le temps avançait et moins ça allait.  C'est là que le vrai enfer a commencé.  Ma vie a pris une autre tournure et je suis devenue autre.


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