L'hôpital

Je suis rendue à l'hôpital.  Je ne sais plus ce qui s'est passé ni pourquoi est-ce que c'est arrivé.  Je rencontre psychiatres et infirmières et je me remémore.  Ils me posent beaucoup de questions et veulent tout savoir depuis le début.  Maintenant je sais ce qui n'allait pas, grâce à eux.  Mais à ce moment, il y a des choses que je faisais qui étaient anormales et que je trouvais normal.  Comme avoir peur de mes voisins.  Que ça sonnait à toute heure du jour ou de la nuit dans mon appartement.  Que je m'enfermais dans ma salle de bain, musique sur les oreilles, pour ne pas entendre la sonnerie.  À ce moment-là, je vivais dans ma salle de bain car il n'y avait qu'en ce lieu où je me sentais en sécurité.  Cette peur qui me tenaillait et me hantait l'esprit.  C'est alors que j'ai pris connaissance que mon état était plus grave que je ne le pensais mais je ne savais pas en quoi.


Je me reposais.  Nous étions quatre dans la chambre mais mes compagnes de chambre n'étaient pas tannantes.  Elles étaient plutôt sympathiques. Il y avait des activités auxquelles je ne participais pas à part le film le soir peut-être. Mais pour le reste, rien ne m'intéressait.  Je me faisais venir des livres. Je lisais sur la psychiatrie et la psychologie.  Je demandais des lectures aux médecins mais ils ne m'en donnaient pas.  Je n'avais droit qu'à des petits dépliants dans lesquels il n'y avait que très peu d'informations.  Dès que j'ai commencé à sortir, je m'achetais des livres que je lisais d'un couvert à l'autre, malgré mon état.  Je voulais savoir. Je voulais comprendre.

Je me suis achetée des crayons et du papier aussi pour dessiner ce que je ressentais.  Ça a fait de très beaux dessins qui représentait bien mon état.

Au début, j'avais du mal à rester en ces lieux mais je me suis peu à peu habituée.  Même que je suis devenue très bien.  Je n'avais plus de responsabilités et ça me soulageait.  J'avais des droits de sorties.  Ça a commencé par des vingt minutes que j'utilisais seulement pour fumer.  Mais après j'avais droit à plusieurs heures.  Je donnais donc des rendez-vous à mon père, ma mère, frères et amies pour sortir un peu de l'ambiance de l'hôpital.  Ma famille me visitait beaucoup.  Même que mes enfants sont venus avec une permission spéciale des médecins.  Toute cette visite me faisait beaucoup de bien.  Ça me faisait du bien de comprendre que je n'étais pas seule, que j'étais appuyée par mes proches.

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