Le début de ma vie d'adulte

Dans la jeune vingtaine, tout se plaçait bien pour moi.  J'avais rencontré celui qui, je croyais, serait l'homme de ma vie.  Je me suis mariée à 22 ans.  À 25 ans je suis devenue la Maman de ma première fille, Julianne. C'était merveilleux.  On habitait en appartement. Mais on s'est rapidement trouvé une maison à notre goût dans laquelle on voulait élever notre famille.  À ce moment-là, on ne savait pas combien d'enfants on voulait; on y allait un à la fois.  Tout allait comme sur des roulettes.

La seule chose qui n'était pas vraiment comme je voulais, c'était que je n'avais pas fini mes études et je n'avais pas de carrière professionnelle. Je travaillais dans un Canadian Tire, emploi que j'aimais bien, mais qui ne répondait pas aux aspirations que j'avais à l'adolescence.  Je m'étais imaginée carriériste et ce n'est pas du tout ce qui était arrivé.  J'ai débuté des études en littérature qui ne se sont pas vraiment passées comme je l'aurais voulu.  J'aimais ça mais mes notes n'étaient pas à la hauteur; alors j'ai abandonné, préférant aller travailler et me disant que j'y reviendrais plus tard.  Je crois que je n'étais pas prête pour de telles études. À cette  époque, je n'avais pas la maturité qu'il fallait .  Je devais grandir un peu pour pouvoir passer au travers d'études universitaires.

Avant la naissance de  Julianne, je me suis inscrite dans une agence artistique; j'ai fait du théâtre, j'ai pris des cours et je faisais un peu de figuration.  Mais ce n'était pas une vie pour moi.  L'insécurité était trop grande;  j'avais besoin de travail régulier et je ne voulais pas faire faux-bond à mes employeurs dès que j'avais une audition ou un tournage.  J'ai essayé pendant quelques années mais j'ai abandonné voulant plutôt me consacrer à ma famille.

Ma réussite, c'était un mariage en santé et une famille en devenir.  C'était tout ce que je voulais, avoir des enfants et les élever dans notre maison. Mon bonheur était dans ma vie privée.  Moi et le père de mes enfants, nous nous disions souvent que nous ne voulions pas nous séparer, pour ne pas faire vivre un divorce aux enfants.  À ce moment-là, c'était crédible car notre couple allait bien.  On était loin de s'imaginer que nous nous séparerions un jour.  Nous souhaitions que notre relation de couple reste saine et que nous soyons heureux le restant de nos jours.

Ces années-là en furent de pur bonheur.  Nous étions bien ensemble, nous avions des enfants, tout se passait bien.  C'était au-delà de nos espérances.  Nous gagnions aussi assez d'argent pour avoir une vie correcte; on ne vivait pas dans l'opulence mais toutes nos choses se payaient.  C'était très correct.

Dans ces années-là, mon bonheur était à son comble.  J'étais enthousiaste et j'avais la vie devant moi;  tout était encore possible.  Dans la vingtaine, j'étais loin de m'imaginer que j'aurais tant de problèmes dans la trentaine.  Mais j'ai fait ce que je devais faire dans ces années; profiter du bonheur qui m'était offert.  J'avais une belle naïveté à cette époque, l'espoir que ça continuerait indéfiniment.  Mais j'ai bien profité de ces années.  J'étais heureuse.

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