La naissance de Julianne

L'ensemble de ma grossesse s'est bien passé.  Quelques nausées au début mais rien de majeur.  J'écoutais mon corps, mangeais ce qui était bon pour le bébé et me reposais quand j'en avais besoin.  C'était des circonstances idéales pour vivre ma grossesse pleinement.  J'avais tout mon temps pour planifier l'arrivée du bébé; alors ça m'occupait et ça me remplissait de joie.

À la fin de ma grossesse, à 32 ou 33 semaines, j'avais un rendez-vous chez mon obstétricienne.  Elle me trouvait très enflée et il y avait des protéines dans mon urine.  Elle m'envoie illico à l'hôpital.  Je me rappelle cette journée-là; j'avais marché dans la neige et j'étais allée magasiné; je ne me sentais pas mal du tout.

À l'hôpital, ils m'ont fait toutes sortes de tests pour finalement me dire que je faisais de la pré-éclampsie qui est de l'hypertension artérielle grave.  Je devais donc être hospitalisée et rester couchée le plus possible pour ne pas faire grimper mon hypertension.  En fait, les infirmières me préféraient couchée alors que les médecin m'encourageait à aller marcher tranquillement.  C'était la première fois que je voyais la différence de philosophie entre ces professionnels de la santé.  Je suis restée 10 jours à l'hôpital, jusqu'à ce que mon état s'aggrave et qu'ils aient peur pour le bébé.  À ce moment là, ils ont passé une échographie pour voir si les poumons étaient prêts, car c'est le dernier organe qui se forme et ils ont décidé de provoquer l'accouchement.

Ils ont commencé par m'insérer un ballon, pour me dilater le col de l'utérus.  Ils m'avaient dit que ça se gonflerait pendant la nuit et qu'au matin je serais dilatée.  Je ne savais pas que je ne dormirais pas. C'était atrocement douloureux.  Mon col s'est dilaté à trois centimètres et ce fut tout.  Le lendemain matin, ils m'ont alors injecté par intraveineuse de l'ocytocine, une version synthétique de l'hormone que nous secrétons pendant le travail, afin de le provoquer. Mon col n'a pas bougé.  Ils augmentaient les doses encore et encore, rien, mon col ne se dilatait pas.  J'avais des contractions très douloureuses à cause de l'ocytocine. Mais ça ne changeait rien; mon corps ne répondait pas.  À chaque fois que le médecin touchait à mon col, je hurlais et lui me disait toujours: «Excuse-moi Madame, excuse-moi Madame.» Ça me mettait hors de moi.

Ensuite ils ont crevé mes eaux, pensant que ça allait faire dilater le col, rien.  Après 36 heures de souffrances, ils ont finalement décidé de faire une césarienne.  Enfin!  Le hic c'est qu'ils avaient déjà fait une péridural pour me soulager, je n'ai donc pas pu avoir une rachidienne comme il aurait été souhaitable.  Au début, tout allait bien, mais tranquillement, je me suis mise à ressentir de la douleur pendant l'opération.  Ils m'ont aussitôt réinjecté le liquide mais, avant que ça fasse effet, j'ai souffert. Ça n'a pas dû être long mais ça m'a semblé une éternité.

Lorsque le bébé est né, ils me l'ont montré.  Elle était tellement belle, petite mais bien formée.  Elle avait une jaunisse; ils sont donc partis à la pouponnière pendant qu'ils installaient les agrafes.  J'ai été dans la salle de repos et j'ai dormi.  J'étais épuisée mais oh combien heureuse d'avoir donné naissance à ce merveilleux bébé.

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